Normalement, l'aviron n'est pas un sport dangereux.
Jusqu'à hier, je crois que je ne connaissais personne qui se serait blessé en aviron. Au pire, le barreur se fait jeter dans l'eau à la fin d'une course réussie et ça abîme son téléphone portable s'il n'a pas vidé ses poches.
Hier, donc, premier entraînement de l'année nouvelle (que je vous souhaite bonne, au passage). Dans un passage particulièrement étroit, nous croisons un autre bateau, serrons à gauche ; un arbre nous fonce dessus, s'empare de l'extrémité ma rame qui, coincée, devient incontrôlable. Et le manche de ma rame de me rentrer dans le nez. Aïe. (Ou alternative exprimée avec plus de volume et de vocabulaire épicé.)
Comme il faisait 4°C, l'air environnant faisait office de semi-anesthésiant. Le vrai coup est arrivé quand le coéquipier assis devant moi s'est retourné et a immédiatement annoncé à qui pouvait l'entendre "les gars, je crois qu'on vient de casser le nez de Pruneau". Effectivement, le sang sortait à un débit élevé et la douleur commençait à faire surface.
Le problème d'un accident d'aviron, c'est qu'on est sur l'eau. Le seul moyen d'atteindre la terre ferme, c'est de ramer (ou, en l'occurrence, de laisser les autres ramer) pendant que les mouchoirs se teignent de rouge. Heureusement, nous n'étions pas si loin d'un point d'amarrage et de toute façon, le flot de sang s'est calmé au bout de cinq minutes.
Deux cent trente minutes d'attente aux urgences plus tard, le verdict est tombé : nez fêlé. En gros, je dois attendre une semaine que ça dégonfle puis regarder si mon nez est (trop) tordu. Si oui, un chirurgien esthétique me le recassera pour le remettre droit. En attendant, mon nez ressemble à une patate.
Apparemment, tout le monde le sait sauf moi : quand on se casse ou fêle le nez, on se retrouve avec un œil au beurre noir. La bonne surprise est que ça n'arrive pas sur le coup : ce n'est que ce matin que j'ai commencé à avoir encore plus de mal que d'habitude à ouvrir la paupière. J'ai une jolie teinte mi-aubergine, mi-roquefort sous l'œil droit. Ça fait très "je suis un homme, un vrai" et j'ai droit à des regards appuyés dans la rue.
À l'entraînement de cet après-midi, j'ai eu une réaction sans doute prévisible : à chaque fois que je voyais du coin de l'œil un arbre se profiler derrière moi, j'agrippais ma rame plus fermement qu'à l'accoutumée, comme si les deux gouttes de sang à mes pieds pas encore nettoyées me narguaient.
Normalement, l'aviron n'est pas un sport dangereux.
Hier, donc, premier entraînement de l'année nouvelle (que je vous souhaite bonne, au passage). Dans un passage particulièrement étroit, nous croisons un autre bateau, serrons à gauche ; un arbre nous fonce dessus, s'empare de l'extrémité ma rame qui, coincée, devient incontrôlable. Et le manche de ma rame de me rentrer dans le nez. Aïe. (Ou alternative exprimée avec plus de volume et de vocabulaire épicé.)
Comme il faisait 4°C, l'air environnant faisait office de semi-anesthésiant. Le vrai coup est arrivé quand le coéquipier assis devant moi s'est retourné et a immédiatement annoncé à qui pouvait l'entendre "les gars, je crois qu'on vient de casser le nez de Pruneau". Effectivement, le sang sortait à un débit élevé et la douleur commençait à faire surface.
Le problème d'un accident d'aviron, c'est qu'on est sur l'eau. Le seul moyen d'atteindre la terre ferme, c'est de ramer (ou, en l'occurrence, de laisser les autres ramer) pendant que les mouchoirs se teignent de rouge. Heureusement, nous n'étions pas si loin d'un point d'amarrage et de toute façon, le flot de sang s'est calmé au bout de cinq minutes.
Deux cent trente minutes d'attente aux urgences plus tard, le verdict est tombé : nez fêlé. En gros, je dois attendre une semaine que ça dégonfle puis regarder si mon nez est (trop) tordu. Si oui, un chirurgien esthétique me le recassera pour le remettre droit. En attendant, mon nez ressemble à une patate.
Apparemment, tout le monde le sait sauf moi : quand on se casse ou fêle le nez, on se retrouve avec un œil au beurre noir. La bonne surprise est que ça n'arrive pas sur le coup : ce n'est que ce matin que j'ai commencé à avoir encore plus de mal que d'habitude à ouvrir la paupière. J'ai une jolie teinte mi-aubergine, mi-roquefort sous l'œil droit. Ça fait très "je suis un homme, un vrai" et j'ai droit à des regards appuyés dans la rue.
À l'entraînement de cet après-midi, j'ai eu une réaction sans doute prévisible : à chaque fois que je voyais du coin de l'œil un arbre se profiler derrière moi, j'agrippais ma rame plus fermement qu'à l'accoutumée, comme si les deux gouttes de sang à mes pieds pas encore nettoyées me narguaient.
Normalement, l'aviron n'est pas un sport dangereux.